Un adieu
une introduction la posie de Stefan Zauberer
SĠil existe, dans notre rve, une pierre horizontale et lourde qui
empche de connatre ce qui, sous terre, pourrait tre une rponse aux
questions qui sĠeffondrent.
SĠil existe, au moins une fois, lors de notre vie vivante, une faille
pour chaque clignement dĠyeux.
Est-ce ici que celui qui prouve sa condition dĠtre mortel -jardin
sans cesse renaissant, cependant - lĠafft, non pas dĠun signe mais
dĠune entit tactile qui pourrait lĠobliger se raliser, en toute humilit,
simple, vide, dnu — est-ce ici qu'il trouve la force de
ramasser, chasseur, avec son corps, sa sant, sa pense et surtout ses mots,
lĠessentiel, pour obtenir plus de vie ?
loign le petit thtre !
Amoureux de lĠinutile, enfin —
Amoureux de splendeurs fertiles et ce, sans se rfugier, cela va de
soi, dans une institution strile ou je ne sais quelle histoire familiale
infconde.
Est-ce ici quĠil sĠengouffre nous attirant lui, laissant venir,
jusque dans ses mots et par del les beauts de lĠme et de toutes les penses
peintes (celles des anciennes parois souterraines) une parole autre ?
Amants, amies, tous et toutes (excepts les fraudeurs et les
trafiquants qui, nous le savons, sont lgion et que nous ignorons beaucoup plus
que nos ennemisÉ) nous pleurons et ne comprenons pas.
Voulons-nous simplement survivre, nous en tirer bon compte face ce
qui se drobe ?
Amants, amies, vaines penses, mots vifs, mots morts —
lĠartiste (lĠhomme qui entre la forge comme dans un grand travail) offre ses
paumes plus grand que lui.
Bien souvent, en retour, il nĠobtient rien.
SĠen contente-t-il ?
En souffre-t-il ?
Il souffre, certainement, bien quĠil accde, par clairs, cette
flamme vive qui parcourt depuis toujours l'horizon ocanique.
Il traque, encore et encore, assist de je ne sais quelle lumire,
pouss par une conviction entire, solitaire, cette gele premire o la vie
fut prise, au tout dbut, depuis se gonfle de sve et pour toujours, grandit.
Et il veut sĠen nourrir puisquĠil en connat les profondeurs et les
richesses.
Il a peur, certainement.
Mais qui nĠaurait pas peur lorsquĠil sĠagit dĠprouver, en mme temps
et en un mme instant, toutes les faces du Monde ?
Amants, amies, nous pleurons et nous ne comprenons pas.
Amants, amies, vaines penses, mots vifs, mots morts, laissons la
parole celui qui sait.
rponse Tombeau de goutte de Stefan Zauberer